LES STYLES

Le Coran occupe une place centrale dans la formation et dans le développement de l'écriture arabe. La calligraphie est considérée comme un art majeur, comme l'Art Religieux dont le but est de magnifier et de célébrer la parole divine, "recopier le Coran c'est comme effleurer la parole divine ". Elle s'est aussi appliquée aux ouvrages dits profanes.
L'écriture arabe a beaucoup évolué ; elle s'est développée en prenant des formes variées selon les usages et les supports.
A la naissance de l'écriture arabe, les styles sont anguleux et irréguliers comme le coufique, en raison du principal support utilisé : la pierre. Et puis avec la multiplication et la diversification des surfaces utilisées (papier, bois, céramiques…) l'écriture s'adapte et évolue.
C'est le cousin de Mahomet, Ali Ibn Ani Talib qui est considéré comme le premier maître de la calligraphie en développant un style particulier de coufique.

L'écriture coufique ou koufique est née dans la ville irakienne de Kufah, dont elle tire son nom. Ce style d'écriture se caractérise par une graphie originale fondée sur son angulosité et ses formes carrées, faites de courts traits verticaux et de lignes horizontales prolongées, qui contrastent avec ses verticales basses et des lignes horizontales allongées.
Elle a atteint sa perfection dans la seconde moitié du VIIIe siècle et acquis une supériorité qui dura plus de trois siècles. Elle devint l'unique écriture employée pour la copie de Coran. L'écriture coufique ornementale remplace l'austérité des origines.
Elle est toujours utilisée aujourd'hui pour la décoration architecturale.

Vient ensuite une écriture plus souple et arrondie, sans angle brusque, le Naskhi. Au contraire du style Koufique généralement utilisé pour la transcription de textes religieux, le style Naskhi est surtout utilisé pour la correspondance ordinaire : adapté à l'imprimerie, à l'ordinateur, c'est aujourd'hui le style le plus employé dans les livres et dans les journaux.
Ses origines remontent au VIIIe siècle, elle était considérée comme peu élégante à ses débuts, néanmoins le Naskhi a acquis ses lettres de noblesse et servit plus tard d'écriture principale de Corans. On trouve aujourd'hui plus de Corans copiés en Naskhi que dans toutes les autres écritures arabes réunies.
Cette écriture se distingue par de courts traits horizontaux et verticales d'égale hauteur au-dessus et au-dessous de la ligne médiane ; les courbes sont pleines et profondes, les jambages droits et verticaux.


De ces deux écritures ont dérivé d'autres styles, une centaine à peu près mais seulement quelques-uns uns sont couramment utilisés :

Le Tholoth ou thuluth est une écriture statique et monumentale, principalement utilisée à des fins décoratives dans les manuscrits (titre des chapitres et des livres) et les inscriptions.

Le Tomar était considérée comme une écriture royale et est l'une des plus anciennes écritures arabes.

Le Maghribi, autrefois utilisée dans les pays du Maghreb, en Espagne musulmane et au Soudan, se présente sous une forme plus cursive que l'écriture Coufique dont elle est issue. Elle se démarque de cette dernière par une plus grande finesse dans les lignes, par la liberté de ses courbes ouvertes, et par la clarté et la rondeur de ses boucles.

Le Farisi est léger et élégant, il réduit les figures angulaires pour mettre en valeur les courbes. Cette écriture a été créée par les calligraphes de la Perse pour les recueils de poésie, et prédomine chez les Persans, les Turcs et les Indiens.